Le 5 janvier dernier, le président de la république Paul Biya a procédé au premier réaménagement ministériel depuis sa réélection. Si peu de nouvelles personnalités font leur entrée au gouvernement, force est de constater que le président n’a pas tenu certaines des promesses qu’il a faites pour le septennat à cours.
Parité hommes-femmes
Dans son discours d’investiture, le président réélu Paul Biya a promis, entre autres, d’accélérer le processus d’institutionnalisation de la parité hommes-femmes. Pourtant, il est facile de constater que le nouveau président n’a pas tenu compte de cette mesure au moment de constituer la nouvelle équipe dirigeante proposée par le nouveau premier ministre, SEM. Dion Ngute Joseph.
Le décret portant réaménagement du Gouvernement contient 19 noms, parmi lesquels seulement 2 femmes, soit 10.53% seulement des personnalités concernées par le réaménagement. En tenant compte de toutes les personnes nommées par les décrets signés le 4 janvier, on constate que l’écart se creuse encore, vu que le premier ministre, le Secrétaire général à la présidence de la république et ses deux adjoints sont également des hommes. Un total de 23 personnes donc, parmi lesquelles seulement 2 femmes, soit 8,70%.
Participation des femmes et des jeunes
Toujours dans le cadre de la justice sociale et l’égalité des chances, le président de la république a pris l’engagement d’améliorer le niveau de participation des femmes et des jeunes dans la vie politique, économique, sociale et culturelle. On se serait donc attendu, à l’occasion de ce remaniement, que plus de jeunes et de femmes fassent leur entrée dans l’équipe dirigeante.
Pourtant, les âges des 23 personnalités concernées par les nommations le 4 janvier montre qu’une fois encore la jeunesse n’a pas figuré parmi les critères de choix. Les âges de nouveaux venus oscillent entre 45 et 71 ans, ce qui permet de conclure que la grande majorité des nouveaux promus ne sont pas des jeunes.
Les jeunes et surtout les femmes lésés ?
Il est peut-être trop tôt pour conclure que le président n’a pas respecté les engagements qu’il a faits d’institutionnaliser la parité hommes-femmes et d’impliquer plus de jeunes et de femmes dans différents domaines d’activités, mais cela aurait été un bon indicateur de la direction qu’il souhaite donner à la politique pendant ce septennat qui s’achève dans un peu plus de 6 ans, surtout les femmes semblaient avoir été oubliées dans les précédentes nominations, notamment les nominations des vices recteurs (7 hommes et 0 femme) et d’autres responsables de certaines universités d’état (6 hommes et 1 femme).